Les Lyonnais ont le chic pour surprendre leur monde, tant de manière positive que négative. À peine quatre jours après avoir concédé un humiliant nul contre Caen en championnat (2-2), les Rhodaniens ont signé ce mercredi l’une des toutes meilleures performances de leur histoire en Ligue des Champions. L’équipe de Bruno Genésio est allée surprendre l’ogre anglais, Manchester City, devant son public. Une prouesse qu'aucun club français n'avait encore réalisé. Et elle l’a fait de manière plus que convaincante, en mettant tous les ingrédients nécessaires à pareil exploit.
Certes, les 20 dernières minutes, celles qui ont suivi la réduction du score de Bernardo Silva pour les Eastlands, ont été très compliquées tant ces derniers ont poussé dans l’espoir d’égaliser. Mais, globalement, l’OL a plutôt semblé en contrôle, bien appliqué dans tous les compartiments du jeu, et vigilant à chaque fois qu’il a été mis sous pression. À aucun moment, les Gones n’ont paru dépassés par les évènements. Pourtant c’est ce qu’on leur promettait pour ce match face à l’un des candidats au Graal européen.
Le début de rencontre avait déjà donné une indication de l’état d’esprit guerrier qui animait les Lyonnais. Compacts, ils ont su repousser au maximum la première grosse opportunité anglaise. Anthony Lopes n’est intervenu la première fois qu’à la 21e minute pour neutraliser un essai de Raheem Sterling. Le dernier rempart portugais s’est alors bien échauffé pour ensuite effectuer deux autres sauvetages, devant Jesus (30e) et Fernandinho (34e). Il a fait son travail. Et ce fut ensuite autour de ses partenaires de devant d’en faire de même.
Anthony Lopes a écœuré les Citizens
C’est ainsi qu’à la 26e minute, au bout d’une période forte de City non convertie en but, que les Lyonnais ont piqué. Et eux, contrairement à leurs opposants, ne se sont pas fait prier pour faire mal. Sur leur première offensive dangereuse, ils ont fait mouche grâce à une reprise impeccable de Maxwell Cornet sur un centre de Nabil Fekir. Un vrai coup de semonce pour les Mancuniens. Et un deuxième allait suivre un quart d’heure plus tard. Fekir, encore lui, récupérait un ballon sur une remontée adverse. Le champion du monde ne s’est pas posé de questions ; il s’est avancé et a conclu tout seul d’un tir splendide de l’extérieur de la surface. Parfaitement botté, avec la puissance et la précision nécessaires, le cuir ne pouvait que finir au fond (0-2).
La pause arrivait et Man City était au plus mal, d’autant qu’il se voyait priver d’un pénalty à la 41e suite à une faute de Rafael sur Gabriel Jesus. Le quart d’heure de repos a permis aux Anglais de reprendre leurs esprits. Le début de la deuxième période les a vus repartir à l’abordage avec la ferme intention de scorer immédiatement un premier but. Mais le verrou lyonnais a continué à se refuser à eux et ce n’est qu’à la 67e qu’ils ont réussi à réveiller les fidèles de l’Etihad Stadium. Entre-temps, Lopes a fait deux nouveaux arrêts (54e et 66e) et Memphis Depay a manqué de tuer le match en envoyant le cuir sur le poteau (60e).
A 2-1, l’air est devenu irrespirable et on crut l’OL, en dépit de tout son courage, parti pour craquer. C’était mésestimer la faculté de résilience de cette formation, et aussi le talent de Lopes. Le gardien lusitanien a écœuré l’entrant Aguero à la 73e avant de s’interposer avec brio face à l’autre remplaçant citizen Mahrez (89e). Il a tout sorti, et il aurait été cruel qu’il cède juste avant le gong. Mais les dieux du football se sont rangés de son côté et celui de ses coéquipiers. Le temps additionnel s’est écoulé sans rebondissement, en dépit notamment d’une dernière occasion d’Aguero (90e). L’OL a réussi le pari et cette victoire récoltée vaut bien plus que trois points.
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